Pendant mes trois années en tant qu’animatrice TICE, j’ai pas mal travaillé sur la maternelle et particulièrement sur l’évaluation positive : évaluation par observation, brevets de réussite, carnet de suivi des apprentissages etc.
J’ai donc eu l’occasion de lire pas mal de choses, institutionnelles, et puis des articles, des études, des retours d’expérimentations.
Une chose est sûre, je retiendrai de tout ça le pouvoir de la valorisation des réussites sur les élèves !
Un élève qui peut voir ses progrès (grâce à des outils traduisant ses résultats) et qui est capable de dire où il en est, ce qu’il a dû faire pour arriver à ce stade et le chemin qui lui reste à parcourir est un élève qui saura mesurer son implication dans le travail et estimer son niveau et donc ses besoins pour atteindre tel ou tel objectif.
Il y a un an, quand je préparais ma (première) rentrée (oui oui 3 ans hors classe et des bouts de postes avant), j’ai imaginé un cahier «positif». Je voulais que dans ce cahier on garde trace des réussites et des progrès de chaque enfant. Dis comme ça l’ambition est belle ! Dans la réalité, ça n’est pas aussi simple !
Je vais donc vous partager mon fonctionnement et mes outils, mais surtout dresser un premier bilan après un an d’utilisation et voir ce que l’on peut améliorer pour rendre l’outil encore plus efficace auprès des élèves.
Dans l’idée, ce cahier est vide et il se remplit au fil des jours des réussites de l’élève.
C’est un choix éclairé comparé aux cahiers de réussite que vous avez peut être déjà croisés avec des items que les élèves viendront cocher au fur et à mesure. Non pas que l’idée ne soit pas bonne, j’aime cette visibilité sur les acquis futurs, mais c’était plutôt un choix lié à mon public scolaire, je n’avais pas envie que se crée une angoisse des cases non cochées (difficultés scolaires assez importantes) et d’autre part cela représentait une somme de travail considérable pour réaliser cela dans tous les domaines. Je souhaitais également que ce cahier soit un peu comme un journal de bord, et que l’on puisse lire les progrès avec les dates, chronologiquement.
C’est donc un cahier où on a choisi la couverture (enfin les couleurs), et où on a quand même collé quelques aides à la validation tels que les référentiels de ceintures de compétences.
Au début de l’année (après les vacances d’automne), j’ai mis en place 2 ceintures : tables de multiplication et Twitter. Nous avons donc mis les référentiels dedans, ainsi que la petite réglette qui servait à accrocher les ceintures validées.
En parallèle de ça, j’ai fait noter individuellement des réussites observées, ou j’ai donné un petit papier pour signifier cette réussite, comme ici une élève qui a été présidente du conseil des élèves et qui l’a mené avec brio. Il y a également des réussites collectives comme celle des Twoutils (c’est lié au dispositif de la Twictée, dictée via Twitter), et des tests de ceinture réussis (quand ils ne passent pas la ceinture, je leur fait coller dans le cahier du jour, car ici on ne garde que les réussites.)
J’ai fait faire aux élèves des graphiques en fonction de leur pourcentage de réussite aux dictées de mots, et ça fait aussi partie de leur cahier de réussites et progrès :
Et puis en janvier s’est rajouté un autre référentiel, celui des compétences travaillées dans la Méthode Heuristique de Mathématique (MHM) : l’auteur propose un tableau avec les compétences listées qui sont à valider par l’élève et/ou le prof.
Autant être honnête, si on ne s’est pas préparé à la façon dont on allait le remplir, on ne le remplit pas comme il faudrait. J’entends par là que ce cahier, qui apparait assez complété, a en fait été rempli en 2 ou 3 fois de mémoire, alors qu’il pourrait (devrait ?) l’être au fil du temps.
Alors voilà, je persiste avec cet outil car je suis convaincue de son potentiel, mais j’aimerais y faire quelques aménagements :
- Prévoir un «temps de la réussite» dans l’emploi du temps (nom piqué aux collègues chalonnaises avec des PDMQDC !) : temps élève-prof où on fait le point sur les réussites, et les points à consolider. On peut en profiter pour valider des compétences et les noter, en fonction de ce que le prof a observé et reporté dans son cahier d’observation (cf. point suivant), et de ce que l’élève pense avoir acquis. Il peut notamment apporter des «preuves» de sa réussite : ceinture passée, exercice réussi plusieurs fois etc.
- Fabriquer un (vrai) cahier d’observation (petite pensée pour Christine et Elise, maitresses de maternelles, qui ont de supers outils et de qui j’aimerais m’inspirer pour créer le mien. Un lien ici vers la classe de Pepe dont on avait pris exemple).
Deux possibilités :
– une entrée par élève, donc on crée des onglets et pour chaque élève on fait une liste d’observables qu’on aura «plus qu’à» cocher
– une entrée par domaines puis compétences avec la liste complète des élèves.
Les deux ont leurs avantages et inconvénients !
- Faire plus verbaliser les élèves sur leurs réussites, et difficultés (desquelles découleront les aides puis les réussites !) : plus ils seront sollicités pour exprimer leurs réussites, plus ils seront valorisés d’une part, et plus ils auront envie de noter ces réussites dans le cahier
- Mettre des photos : on le fait en maternelle, pourquoi pas là ! Fierté de montrer sa réussite, souvenir imprimé !
J’ai encore du chemin à parcourir, je sais quel est mon objectif, plus qu’à tester, et faire de nouveau le bilan, puis refaire au besoin bref, une démarche expérimentale !
N’hésitez pas à partager vos idées, conseils, expériences ou toute autre information qui serait utile à la réflexion sur l’évaluation positive 😉
Et pour la page de garde à imprimer ou modifier, c’est ici :